Médecin conseil, Direction santé publique CISSS des Laurentides
Relation avec le consultant pour la recherche-action
Portrait socioéconomique: défis et enjeux de la région
LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE: À la fois une opportunité et un facteur de risque
La région des Laurentides connaît l’une des plus fortes croissances démographiques au Québec. Au cours des 20 dernières années (de 1996 à 2015), la population de la région a augmenté de près du tiers (35,4 %), ce qui correspond à une croissance de 155 600 personnes. Certains effets de l’accroissement démographique ont des répercussions, notamment en matière de logement abordable et d’accès aux services pour les populations en situation de vulnérabilité (Statistique Canada, 2011) (Institut de la statistique du Québec, 2015)
Cet état de fait place les intervenants de l’ensemble des secteurs devant des défis majeurs. Ils doivent donc prévoir leurs actions et services selon la répartition populationnelle sur un territoire vaste et diversifié, avec des réalités urbaines et rurales. La rapidité avec laquelle ces changements démographiques s’effectuent, incite à planifier des actions de conscientisation et de mobilisation des milieux pour assurer la pérennité des activités et des services de chacun, à moyen et à long terme
LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION
Selon les perspectives démographiques de l’Institut de la statistique du Québec, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dans la région des Laurentides pourrait passer de 98 617 en 2015 à 195 600 d’ici 2036, soit une augmentation de 198 %. (Statistiques Canada, 2014)
Cet accroissement rapide se vit déjà depuis plus de 20 ans dans les Laurentides et touche toutes les couches de la société. Il augmente l’ampleur des besoins qui exercent une pression sur tous les organismes d’aide et de soutien aux aînés, tout en exacerbant la pénurie de logements adaptés abordables
LA DIVERSITÉ DES TERRITOIRES
Les territoires de MRC des Laurentides se distinguent par leur diversité socioéconomique et leur diversité d’occupation, rurale ou urbaine. Or, il est essentiel de comprendre la réalité de chacun de ces territoires pour proposer des mesures adaptées aux besoins, d’où l’importance d’une vision régionale pour soutenir et faire des liens entre chacune des démarches locales. (CRDSL, 2016)
En outre, cette diversité ajoute au défi de la cohésion sociale des acteurs de la région, en raison de l’intégration de deux territoires des Basses-Laurentides dans le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. (CRDSL, 2012)
L’ÉTENDUE DU TERRITOIRE DE LA RÉGION
Les Laurentides couvrent un territoire de plus de 20 546 km2. Sa capitale régionale, la ville de Saint-Jérôme, est à plus de deux heures de voiture de la MRC la plus éloignée Antoine-Labelle. En plus de rendre difficile l’accès aux soins et services, cette distance entre les territoires de MRC peut réduire les possibilités de rencontres entre les intervenants de la région et par le fait même diminue le sentiment d’appartenance des membres plus éloignés envers la concertation régionale.
LES INÉGALITÉS SOCIALES DE SANTÉ ET DES INÉGALITÉS DE REVENU SELON LES TERRITOIRES
L’état de santé d’une population est largement tributaire des conditions sociales et économiques qui modulent son mode de vie. Ces facteurs sociaux sont, entre autres, l’éducation, le revenu, le travail, le milieu de vie, le logement et l’accès aux services. C’est un fait aujourd’hui largement démontré, les inégalités sociales sont associées à un accroissement des problèmes de santé, à une moins bonne espérance de vie sans incapacités et à un taux plus élevé de mortalité prématurée. Les inégalités sociales créent les inégalités sociales de santé (ASSS des Laurentides, 2014)
Selon Statistique Canada, dans les Laurentides, plus de 80 000 personnes (14,3 % de la population) vivent sous la mesure du faible revenu (Statistique Canada, ENM 2011)
Malgré le fait qu’en 2014, le revenu annuel disponible par habitant des Laurentides fut de 26 809 $ (Institut de la statistique du Québec, 2017), ces données ne révèlent pas tout sur la réalité économique vécue par certains résidents du territoire. Les statistiques ne tiennent pas compte du statut de villégiateurs des propriétaires de résidences secondaires, entraînant des écarts importants entre leurs revenus et ceux de la population locale, souvent moins bien nantie. Ce phénomène, appelé familièrement le « beigne » autour des lacs, entraîne entre autres une augmentation du coût de la vie qui pénalise les résidents moins fortunés. Les inégalités socioéconomiques entre les communautés et entre les groupes à l’intérieur des communautés doivent être prises en compte, notamment, par une offre de services adaptée aux réalités locales et porteuse du souci de rejoindre toutes les couches de la population
L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Dans la région des Laurentides, 6,5 % de la population de 12 ans ou plus vit dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire. Cela représente près de 25 000 personnes. La proportion régionale est comparable à celle du Québec. Environ 1,5 % de la population, soit 6 700 personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire grave
Selon le Bilan Faim effectué au mois de mars de chaque année par les 19 Moisson du Québec, en collaboration avec le Réseau des Banques alimentaires du Québec, en 2016, on a dénombré pour les Laurentides 42 278 visites au programme de dépannage alimentaire ce qui représente une augmentation de 3% par rapport à 2015. Plus de 69 241 repas et collations ont été servis et plus de 22 048 personnes ont été aidées par le programme. De ces utilisateurs, environ le tiers étaient âgés de moins de 18 ans. L’insécurité alimentaire représente une manifestation de l’« intensité » de la pauvreté
Pour le territoire desservi par Moisson Laurentides en mars 2016
- 30,9 % des bénéficiaires sont des enfants;
- 19,5 % des demandes proviennent de familles monoparentales;
- 10,2 % des demandes proviennent des gens ayant un revenu d’emploi. Ce pourcentage est en constante augmentation. (Moisson Laurentides, 2016)
LE MANQUE DE LOGEMENTS ABORDABLES
Dans la région des Laurentides, on ne compte pas suffisamment de logements locatifs abordables et encore moins de logements sociaux subventionnés
Les programmes de financement des projets de logements sociaux ne répondent pas à la demande actuelle et les critères d’admissibilité accentuent l’écart entre l’offre et la demande. Le niveau d’inadéquation entre l’offre et la demande est présent pour les ménages les plus à risques tels que les familles monoparentales à faible revenu, les personnes seules à faible revenu et les personnes de 65 ans et plus (CRÉ Laurentides, 2010). Environ 25 000 locataires (39,2 % de ce groupe) consacrent plus de 30 % de leur revenu au logement (Statistiques Canada, 2011).Il est généralement reconnu qu’un ménage privé qui consacre 30 % ou plus de son revenu au frais de logement peut avoir à réduire ses autres dépenses essentielles comme la nourriture, le transport, les vêtements et l’éducation. L’accès au logement abordable constitue à la fois une solution face à une situation de pauvreté, une façon de prévenir l’appauvrissement et une réponse aux besoins des nouveaux travailleurs
LA FAIBLE SCOLARITÉ
La région des Laurentides se positionne de façon légèrement défavorable comparativement au Québec en matière de proportion de la population de 25 à 64 ans ne détenant pas de diplôme d’études secondaires. Les impacts potentiels d’une faible scolarité sont la pauvreté, l’exclusion sociale, l’insécurité alimentaire et les inégalités sociales de santé
Plusieurs facteurs, familiaux, personnels, scolaires et sociaux, sont des déterminants de la persévérance scolaire et de la réussite éducative. Les enfants et les jeunes vivant dans les quartiers les moins favorisés sont plus à risque d’éprouver des difficultés face aux exigences du milieu scolaire. Selon plusieurs études, les jeunes décrocheurs sont jusqu’à deux fois plus nombreux dans les quartiers pauvres. (Réunir Réussir, 2017)
LES DÉFIS DES SERVICES DE TRANSPORT COLLECTIF
Le transport conditionne bien souvent l’entrée et la sortie de la pauvreté par l’accès aux services et aux ressources comme les services de proximité, l’éducation, la formation, l’emploi, etc. Il est un vecteur de santé, de bien-être et de qualité de vie qui permet à chaque citoyen de contribuer activement au développement de la région. Malgré plusieurs initiatives en vue d’accroître et d’améliorer les services de transport collectif, ce dernier demeure inexistant ou très limité en zone rurale ou isolée. Pour les promoteurs et les organisations responsables, l’arrimage entre les différents territoires de MRC, la fréquence et l’accessibilité aux services, s’ajoutent au défi majeur de la rentabilité par rapport à l’étendue de la région à desservir.
LES NOUVEAUX VISAGES DE LA PAUVRETÉ
Il y a nécessité d’être à l’affût des problèmes émergents, souvent peu documentés, mais néanmoins réels, comme le travail précaire, le surendettement ou l’itinérance
Un nouveau statut de pauvreté semble émerger, celui des travailleurs pauvres, appelés working poor dans la littérature anglaise. Il s’agit du statut des individus qui travaillent tout en restant sous le seuil de revenu jugé adéquat, en raison d’un emploi à bas salaire, à durée limitée ou à temps partiel. Dans les Laurentides, on retrouve ce type d’emploi saisonnier et souvent précaire dans plusieurs secteurs d’activité importants, comme le tourisme, la restauration ou la vente au détail
Une deuxième catégorie concerne les personnes confrontées à des conditions de vie précaires comme le surendettement ou l’isolement social, découlant d’évènements difficiles comme une séparation, le décès d’un proche, une maladie, un contexte de violence ou d’abus, etc
Concernant le surendettement, selon le Bureau du surintendant des faillites au Canada du Gouvernement du Canada, la région des Laurentides présente les taux d’insolvabilité et de faillites de consommateurs les plus élevés de toutes les régions au Canada en 2015. (Bureau du surintendant des faillites au Canada, 2017)
Un troisième « visage » est celui des personnes en situation d’itinérance; une situation souvent cachée. On retrouve une errance en milieu urbain qui s’apparente à celle vécue à Montréal, mais également une errance rurale où des personnes sans domicile fixe migrent d’un refuge temporaire à un autre, chez des amis, dans un motel ou dans un camping. (CRDSL, 2012)
Ces nouveaux phénomènes entraînent une forte pression sur les organismes communautaires financés par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).
Ces derniers peinent à répondre aux besoins grandissants d’une population en pleine croissance, en raison d’un financement insuffisant. En 2013, une étude du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) évaluait à 11 M$ les besoins supplémentaires liés au financement des organismes communautaires de la région
LES CHANGEMENTS DANS LA STRUCTURE DE GOUVERNANCE RÉGIONALE
Récemment, la gouvernance régionale et municipale a subi des changements majeurs. En effet, depuis plus de 40 ans, avec l’appui du gouvernement, toutes les municipalités composant les régions administratives du Québec s’investissaient dans leur développement sur une base régionale par la création de plusieurs OBNL sectoriels spécifiques en réponse à leurs enjeux et défis spécifiques. En 2015, le gouvernement a aboli les Conférences régionales des élus (CRÉ) qui coordonnaient les concertations régionales, assuraient leur développement et concluaient des ententes de partenariats à cette fin (Hotte, 2016)
Ces responsabilités ayant été transférées aux MRC par l’établissement d’une nouvelle « gouvernance de proximité », ajoutée à la diversité des territoires de la région, rendent d’autant plus difficile la conciliation des interventions entre les MRC. Néanmoins, l’élargissement des champs d’intervention des municipalités crée de nouvelles règles de jeu et apporte des conditions favorables pour promouvoir une nouvelle génération d’innovations sociales, qui à leur tour donnent naissance à de nouvelles pratiques sociales et à de nouvelles politiques publiques (Vaillancourt, 2017)
En janvier 2017, le Ministère des Affaires municipales et de l’occupation du territoire (MAMOT) annonçait l’instauration du Fonds d’Appui au Rayonnement des Régions (FARR) pour renforcer la vitalité des régions et renouveler la Stratégie pour l’occupation et la vitalité des territoires. L’objectif du FARR est de « soutenir la concertation régionale pour appuyer directement la réalisation de projets mobilisateurs ayant des retombées sur le territoire de la région » (MAMOT, 2017). Le déploiement de cette mesure devra être observé à court et à moyen terme
Au niveau du réseau de la santé et des services sociaux, l’organisation et la gouvernance ont subi une transformation majeure en 2015 avec le regroupement des établissements au sein des Centres intégrés de santé et de services sociaux dans chaque région du Québec. Pour la région des Laurentides, ces transformations permettent un coleadership entre les municipalités, le CISSS des Laurentides, le CRDSL et l’ensemble des partenaires concernés dans le développement d’une concertation multisectorielle. (Hébert, 2016)
PORTRAITS DES ENJEUX DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES DES MRC – CISSS DES LAURENTIDES
Cette série de portraits s’adresse à ceux qui participent au développement social, communautaire et économique de chacune des MRC et territoire équivalent de la région des Laurentides.
On aborde dans chacun des portraits :
- les enjeux du vieillissement et de l’accroissement de la population qui sont plus ou moins prononcés selon les MRC;
- la présence de facteurs de vulnérabilité économique, tels que le revenu, l’emploi, la scolarité, le logement et les situations de vie.
On retrouve dans chacun des portraits des faits saillants, des analyses comparatives entre la MRC et la région et des tableaux de données par municipalité.
Septembre 2018 (mise à jour Mars 2019)
La pauvreté, qu’est-ce que c’est?
Une lutte de tous les jours
Une personne est reconnue comme vivant dans la pauvreté si son revenu et ses ressources sont insuffisants au point de l’empêcher d’avoir un niveau de vie considéré comme acceptable pour la société dans laquelle il vit. En raison de la pauvreté, cette personne peut se trouver défavorisée de multiples manières: chômage, faible revenu, logement insalubre, soins de santé inadéquats et obstacles à son accès à l’apprentissage tout au long de la vie, à la culture, au sport et aux loisirs. Elle est souvent marginalisée et exclue de la participation aux activités (économiques, sociales et culturelles) qui sont la norme des autres personnes, et son accès aux droits fondamentaux peut être restreint.
La pauvreté ressemble davantage à une lutte de tous les jours pour assurer sa vie et sa survie ; lutte qui peut s’avérer très dommageable pour la santé et le bien-être psychologique et qui peut mettre la pression sur les relations personnelles.
En résumé, la pauvreté touche à de nombreux aspects de la vie des gens et elle limite l’accès aux droits fondamentaux des personnes concernées. Ces dernières sont souvent confrontées à toute une palette d’inégalités qui se renforcent les unes les autres pour refermer le piège de la pauvreté. Celle-ci limite les possibilités, pour les personnes concernées, de se réaliser pleinement.
Mesurer la pauvreté uniquement en fonction d’un revenu relatif ne donne qu’une vision partielle de la situation et reste loin d’une description complète de la complexité de la pauvreté. Il convient d’ajouter d’autres aspects pour se faire une image pluridimensionnelle de la nature de la pauvreté. Il s’agit d’aspects comme le niveau d’endettement, de chômage et de recherche d’emploi, le degré de mauvaise santé et les inégalités dans l’éducation, le nombre de personnes ne disposant pas d’un logement adéquat et vivant dans des conditions médiocres et enfin, leur accès aux services publics.
Vivre en situation de pauvreté peut vouloir dire:
- être isolé de sa famille et de ses amis;
- ne plus avoir d’espoir et se sentir impuissant et exclu ;
- n’avoir que peu d’influence sur les décisions qui affectent votre vie quotidienne;
- manquer d’informations à propos des aides et des services qui sont là pour vous;
- avoir du mal à satisfaire ses besoins fondamentaux et à accéder à un logement décent, aux services de santé, aux opportunités scolaires et d’apprentissage tout au long de la vie;
- vivre dans un quartier dangereux où la criminalité et la violence sont élevées, où les conditions environnementales sont mauvaises ou dans une zone rurale éloignée et isolée;
- ne pas disposer des biens de première nécessité car vous ne pouvez pas vous permettre les services de base tels que l’eau, le chauffage et l’électricité ou d’acheter des aliments sains ou de nouveaux vêtements ou encore ne pas pouvoir utiliser les transports publics;
- ne pas pouvoir acheter des médicaments ou payer une visite chez le dentiste;
- vivre au jour le jour sans économie ni bas de laine pour les moments difficiles tels qu’une perte d’emploi ou la maladie et tomber, par conséquent, dans le surendettement;
- être exploité ou placé dans des situations illégales;
- être victime de racisme ou de discrimination;
- être incapable de participer à une vie sociale ou de loisirs normale comme aller au pub ou au cinéma ou assister à des évènements sportifs ou rendre visite à des amis ou acheter des cadeaux d’anniversaire aux membres de sa famille.
BUDGET DU QUÉBEC: L’URGENCE DE METTRE EN OEUVRE DES MESURES STRUCTURANTES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté enjoint au gouvernement du Québec d’assumer ses responsabilités et d’agir dès le prochain budget pour aider les personnes en situation de pauvreté à sortir la tête de l’eau. Dans son mémoire prébudgétaire, le Collectif lui recommande différentes mesures structurantes visant à faire reculer la pauvreté au Québec, des mesures à mettre en œuvre de toute urgence et à long terme.
Les 3 recommandations principales du Collectif
Le Collectif invite le gouvernement à changer radicalement d’approche dans son prochain budget. Monsieur Petitclerc poursuit : « Pour permettre aux gens de sortir la tête de l’eau, il doit agir rapidement, et il doit privilégier des mesures structurantes à long terme à des mesures cosmétiques et ponctuelles. Dans son mémoire prébudgétaire, le Collectif met l’accent sur trois grandes recommandations qui vont dans ce sens. »
1. LA COUVERTURE DES BESOINS DE BASE : UN MINIMUM
2. UN SALAIRE MINIMUM À 18$
3. UN RÉINVESTISSEMENT MASSIF ET IMMÉDIAT DANS LES SERVICES PUBLICS
Le Collectif mène une campagne prébudgétaire pour promouvoir ses recommandations. Toute l’information ici: https://www.pauvrete.qc.ca/budget2022
17 octobre: Journée mondiale de lutte à la pauvreté
La célébration de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté remonte au 17 octobre 1987 (Nation Unies, s.d.).
Depuis cette date, la journée mondiale du refus de la misère est célébrée chaque 17 octobre. Elle permet ainsi aux personnes en situation de précarité de faire entendre leur voix et réitère l’engagement du monde dans la lutte contre la pauvreté.
Communiqué de presse – Journée mondiale de lutte à la pauvreté – 2021
Lancement de la campagne Minimum 18
Un nouveau consensus a vu le jour au sein du mouvement syndical et communautaire québécois : le salaire minimum doit être haussé à 18 $ l’heure, et ce, afin d’assurer qu’une personne seule travaillant 35 heures par semaine puisse se sortir de la pauvreté. C’est la raison d’être de la coalition Minimum 18 $, lancée le 7 décembre 2021, qui demande au gouvernement de François Legault de tenir compte des réalités économiques actuelles lors de l’annonce relative à la prochaine hausse du salaire minimum, attendue dans les jours à venir.
Cette mise à jour devenait nécessaire en fonction de la hausse du coût de la vie des dernières années. Malgré le fait qu’elle a rendu désuète la revendication antérieure de 15 $ l’heure, elle révèle le statut encore plus inapproprié du salaire minimum actuel de 13,50 $.
La coalition minimum 18 regroupe le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front de défense des non-syndiqué-es, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, la FTQ, la CSN, la CSD, l’APTS, le SFPQ et le SPGQ.
Le CRDSL, à titre d’antenne régionale du Collectif pour un Québec sans pauvreté dans les Laurentides, a participé au lancement de la campagne.
Communiqué de presse – Lancement campagne Minimum 18 – Décembre 2021
POUR POURSUIVRE VOS RÉFLEXIONS À CE SUJET:
La réalisation de ce sondage avait pour but de mieux comprendre les effets psychosociaux de la crise sanitaire ayant débuté en mars 2020 ainsi que les stratégies d’adaptation organisationnelles et opérationnelles mises de l’avant par les organismes communautaires de la région des Laurentides.
Les deux phases de rapport font état de la grande capacité d’adaptation des organismes œuvrant auprès des populations les plus vulnérables, malgré les nombreuses difficultés auxquelles ils ont dû faire face, afin d’être en mesure de continuer à offrir des services à leur clientèle. L’importance de les reconnaître et de les soutenir dans leur expertise du terrain est primordiale.
Le travail des différents organismes dans leur milieu est plus que jamais d’actualité et la crise sanitaire a fait ressortir les écarts grandissants des inégalités sociales et les défis à relever collectivement.
Finalement, les rapports mettent en évidence le rôle essentiel de filet social de l’ensemble des travailleurs du milieu communautaire, qui contribuent à assurer les besoins essentiels des clientèles les plus démunies.
Les organismes communautaires contribuent au renforcement du tissu social et à l’amélioration des conditions de vie de leur communauté respective. Leurs services sont complémentaires à ceux assurés par les établissements publics de santé et de services sociaux et les services municipaux. De par leur présence sur le terrain, ils sont les instances de première ligne pour comprendre les besoins de la communauté. Ce sont donc des alliés de choix pour réduire les inégalités sociales et intervenir auprès des personnes en situation de vulnérabilité.
Pour en savoir plus sur les résultats du sondage, nous vous invitons à lire les rapports complets ainsi que les sommaires exécutifs ci-haut.
Lien vers l’entrevue : Édition du 10 février – TVBL, la Télévision des Basses-Laurentides
Lien vers l’entrevue : Édition du 5 août – TVBL, la Télévision des Basses-Laurentides
Suite à la production des rapports de sondage, plusieurs groupes de discussions se sont réunis en juin 2021 et ont permis la rédaction de fiches synthèses concernant quatre grandes thématiques prioritaires, ainsi que la production de plusieurs recommandations, accessibles ci-haut.
Comité logement régional des Laurentides
Les conditions de vie, c’est-à-dire « les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent, vieillissent, ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie »1 ont une influence sur la santé et le bien-être des populations. Le logement fait partie de ces conditions de vie et se loger adéquatement est un besoin fondamental.
1 Organisation mondiale de la santé. (2011). Commission sur les déterminants de la santé. Principaux concepts relatifs aux déterminants sociaux de la santé.
MISSION
- Promouvoir et faire progresser l’accessibilité au logement dans les Laurentides en tenant compte des impacts de la démographie sur la demande de logements locatifs dans les Laurentides.
- Soutenir les besoins exprimés par les MRC par des représentations, des partages d’informations et d’outils et du réseautage.
- Instaurer un comité de travail régional centré sur l’enjeu du logement.
- Canaliser les énergies par une concertation régionale.
VISION
Un logement accessible financièrement et physiquement, qui tient compte des déterminants sociaux de santé, pour chaque personne dans les Laurentides.
VALEURS
- Logement comme droit fondamental pour tous les laurentiens.
- Empowerment des collectivités.
- Reconnaissance des besoins spécifiques et des enjeux propres à chacune des municipalités.
- Partenariat avec les municipalités.
- Reconnaissance de la responsabilité collective, de l’engagement des instances et des citoyens.
- Ouverture aux solutions hybrides et à la mixité.
MANDATS
En étroite collaboration avec les représentants des MRC du CRDSL, de même qu’avec différents partenaires intersectoriels locaux et régionaux:
- Soutenir les comités locaux dans la réalisation de leurs projets et selon leurs besoins ou attentes.
- Partager les informations, les expertises, les expériences, d’outils par le biais des rencontres du comité et du site internet.
- Effectuer des représentations aux instances concernées pour faire valoir les enjeux en logement.
- Établir des liens avec les autres régions administratives.
- Favoriser une relation active et un soutien réciproque entre les paliers local/régional/national.
- Regrouper des personnes ressources qualifiées pour l’avancement technique.
ENJEUX ET DÉFIS
- Recherche de solutions innovatrices et adaptées aux besoins locaux.
- Complexité des nombreux programmes, dont les critères sont contraignants et varient selon l’instance à laquelle ils sont attachés (municipal, provincial, fédéral)
- Nécessaire révision du programme Accès Logis pour répondre aux réalités du milieu
- Le financement de départ, ou la contribution du milieu
- Mobilisation citoyenne
- Intérêt des promoteurs à investir dans des projets de logements
- Ressources techniques adéquates (pérennité du GRT)
- Volonté et intérêt du milieu municipal pour le logement (par exemple problématique de zonage et densité des MRC)
- Pérennisation du parc existant
- Soutien communautaire en logement
- Relations partenariales avec les porteurs de projet et les sociétés engagées, notamment la SHQ (exigences, lenteur…)
- Échelle de coûts et densité en milieu rural
- Hausse du prix du foncier dans la région
- Augmentation de l’itinérance dans notre région
OBJECTIFS ET PRIORITÉS 2021
Le logement comme déterminant social de la santé (Hélène Bélanger-Bonneau Md M.Sc. M.P.H. DSP des Laurentides)
« Le logement est un des déterminants essentiels de l’état de santé et de bien-être des individus et des familles. Un logement insalubre, trop cher ou peu sûr augmente le risque d’apparition de problèmes de santé pris dans son sens large incluant la santé physique, la santé mentale et le bien-être général. Tout effort pour améliorer les logements en terme d’accessibilité, de sécurité et de salubrité engendre une amélioration au niveau de la santé et du bien-être de ses occupants.
Au niveau de la région des Laurentides, le logement s’inscrit dans les préoccupations des organismes communautaires et publics ainsi que celles de la population. La situation de l’accessibilité à des logements à prix raisonnables pour les personnes moins nanties de la région est constatée et déplorée à plusieurs niveaux. Dans les Laurentides, environ le tiers des ménages locataires subissent des coûts d’habitation équivalant ou excédant 35 % du revenu. »
Considérant la nécessité d’augmenter l’offre de logements communautaires, sociaux et abordables et d’en faciliter l’accès à tous, le Comité régional en logement, en cohésion avec son plan d’action, définit ses objectifs et ses priorités pour l’année 2021.
Objectifs :
– Orienter nos travaux
– Consolider les relations de collaboration avec les huit tables territoriales en logement des MRC
– Assurer une meilleure circulation et un partage des informations
– Sensibiliser les milieux politiques et économiques à la question du logement abordable
– Sensibiliser les propriétaires et promoteurs privés à la question du logement abordable.
– Collaborer aux démarches pour l’augmentation d’unités de logements subventionnés par la création d’un fonds dédié au logement abordable
– Inciter à la mise en place des politiques municipales/MRC d’habitation et de logement social
– Assurer la présence d’un groupe de ressources techniques dans la région des Laurentides
– Favoriser le soutien communautaire en logement
Priorités 2021:
– Améliorer les processus de communication et développer les partenariats entre les différents comités locaux en logement
– Soutenir la création de comités locaux en logement sur les territoires où il n’en existe pas encore
– Arrimer les actions entre les différents partenaires
– Sensibiliser les milieux politiques et économiques à la question du logement abordable par le biais de la création d’un sous-comité stratégique de réflexion
– Suivre l’implantation du GRT Laurentides
PROJET CRISE DU LOGEMENT 2021
Le logement dans notre région est aux prises d’une situation très préoccupante depuis déjà plusieurs mois, ce qui laissait présager une potentielle crise du logement pour l’été 2021.
En effet, plusieurs constats étaient visibles dès le mois de mars 2021 à l’échelle régionale :
- L’inflation des coûts du logement, les difficultés d’accès à la propriété et la surenchère causée par la migration de personnes en provenance de Montréal qui sont des enjeux intimement liés au contexte de la pandémie. Il est à noter que la région des Laurentides a le plus haut taux migratoire au Québec
- La crise en logements abordables pour les femmes victimes de violence conjugale amène une extension de séjour de femmes hébergées ce qui amène une liste d’attente pour les femmes qui souhaitent quitter leur milieu violent.
- Des reportages dans les médias traditionnels et les revendications des organismes de défenses de droits se font entendre de plus en plus.
- La hausse du loyer dans les nouvelles constructions de moins de 5 ans est inquiétante car elle n’est pas contrôlée et va conduire de nombreuses familles à la recherche de nouveaux logements à très courte échéance.
- Les multiples appels à l’aide sur les réseaux sociaux de personnes qui se cherchent un logement.
De ce fait, une étude très rapide des besoins de la population Laurentienne et de l’offre de logement apparaissait primordiale, notre région se trouvant dans une situation d’urgence de pénurie de logement qui nécessitait une intervention immédiate.
Le CRDSL a alors procédé à la diffusion d’un sondage permettant de définir les besoins des citoyens se trouvant dans une situation de précarité.
Un sous-comité stratégique de crise s’est également mis sur pied afin de permettre aux partenaires des différents territoires de se concerter, d’échanger leurs bonnes pratiques, de partager des solutions et de mettre en commun leur expertise.
Dès l’été 2021, le CRDSL a diffusé les résultats du sondage dans un Rapport sur les besoins de la population laurentienne en termes de logement.
BIBLIOTHÈQUE DE DOCUMENTS
- Cadre de référence sur le soutien communautaire en logement social (Gouvernement du Québec, 2007) http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2007/07-845-01.pdf
- Cadre de reconnaissance de groupes de ressources techniques (Société d’habitation du Québec, 2011) http://www.habitation.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/documents/partenaires/GRT/cadre_GRT.pdf
- FRAPRU : Des outils pour soutenir le développement du logement social http://www.frapru.qc.ca/IMG/pdf/MemoireInclusion-Quebec_30mr2012_ok.pdf
- Guide d’habitation sociale et communautaire (CLD des Laurentides, 2011) http://www.csss-sommets.com/Document/csss-des-sommets/Soins%20et%20services/PALV/Guide_habitation_.pdf
- Guide d’habitation sociale et abordable des Pays-d’en-Haut – 2014 http://www.lespaysdenhaut.com/DATA/DOCUMENT/GuideHabitationPDH_23avril%20(basse%20r%C3%A9solution).pdf
- Guide pour les municipalités : « Pas dans ma cour » (Abordabilité et choix toujours, 2009) http://www.fcm.ca/Documents/tools/ACT/Housing_In_My_Backyard_A_Municipal_Guide_For_Responding_To_NIMBY_FR.pdf
- Habitation à loyer modique : Enjeux et résultats de recherche (Centre affilié universitaire du CSSS-IUGS, 2014) http://www.csss-iugs.ca/c3s/data/files/Focus_pratiques_intersectorielles_no_1.pdf
- Habitation et logement social dans Lanaudière (Table des partenaires du développement social Lanaudière, 2003) http://www.tpdsl.org/upload/File/habitation-et-logement-social-dans-lanaudiere_recherche-action.pdf
- Habiter les Laurentides (Conférence régionale des élus des Laurentides, 2010) http://www.crelaurentides.qc.ca/documentation/documents/autres/
- Logement abordable Québec : volet social et communautaire (Société d’habitation du Québec, 2003) http://www.cooperativehabitation.coop/upload/cooperativehabitation/editor/asset/M16853.pdf
- Logement et pauvreté au Québec (FRAPRU, 2008) http://www.frapru.qc.ca/wp-content/uploads/2013/11/DN2009version-finale.pdf
- Politique nationale sur l’habitation : rapport synthèse des rencontres préparatoires (Société d’habitation du Québec, 2014) http://www.habitation.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/documents/SHQ/PNH_rapport_synthese.pdf
- Qualités de vie dans les municipalités canadiennes : Logements abordables (fédération canadienne des municipalités) http://www.fcm.ca/Documents/reports/Trends_and_Issues_in_Affordable_Housing_and_Homelessness_FR.pdf
- Répertoire des bonnes pratiques: le rôle des municipalités dans le développement du logement social et abordable (Communauté métropolitaine de Montréal, 2012)http://cmm.qc.ca/fileadmin/user_upload/documents/20120615_PAMLSA_repertoire-01.pdf
- Vivre et se déplacer à Québec : Document en marge de l’élaboration d’un plan de mobilité durable (Ville de Québec, 2009) http://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/vie_democratique/participation_citoyenne/consultations_publiques/mobilite/docs/document_consultation_plan_mobilite.pdf
- Urgence en la demeure : Rapport de la commission populaire itinérante en logement (FRAPRU, 2013) http://www.frapru.qc.ca/wp-content/uploads/2013/11/RapportFinalComplet.pdf
- Consultation SHQ 2016: Réponses concertées des Laurentides https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/Consultation_SHQ_2016_Reponses_concertees_des_Laurentides.pdf
- Résumé 2018-02-13 viser la santé VF https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/Resume-2018-02-13-viser-la-sante-VF.pdf
- Viser la santé avantages logement https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/Viser_la_sante_avantages_logement.pdf
- Importance avantages logement: Tournée en DS 2018-19 https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/Importance-avantages-log_Tournée-en-DS_2018-19-1.pdf
- Comité logement des Laurentides: Rapport d’activités 2015-2016 https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/Comite-logement-des-Laurentides-Rapport-dactivites-2015-2016.pdf
- Portrait de la population de 65 ans ou plus dans la MRC des Laurentides https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/Portrait-de-la-population-de-65-ans-ou-plus-dans-la-MRC-des-Laurentides.pdf
- Suivi réalisation logements ACL LAQ carte https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/suivi-realisation-logements-ACL-LAQ-carte.pdf
- Suivi réalisation logements HLM carte https://crdsl.org/wp-content/uploads/2021/03/suivi-realisation-logements-HLM-carte-1.pdf
Outils d’aide à la recherche de logement
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC d’Antoine-Labelle
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC des Laurentides
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC des Pays-d’en-Haut
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC de La Rivière-du-Nord
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la Ville de Mirabel
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC Thérèse-De-Blainville
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC de Deux-Montagnes
- Outil d’aide à la recherche de logement des résidents de la MRC d’Argenteuil
Liste des OSBL et des COOP d’habitation des Laurentides
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la MRC d’Antoine-Labelle
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la MRC des Laurentides
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la MRC des Pays-d’en-Haut
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la MRC de La Rivière-du-Nord
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la Ville de Mirabel
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la MRC Thérèse-De-Blainville
- Liste des OSBL et coopératives d’habitation de la MRC de Deux-Montagnes
Crise du logement dans les Laurentides , printemps 2021
Éléments de contexte:
La situation est devenue extrêmement préoccupante en matière de logement dans notre région depuis le début de l’année 2021 ce qui laissait présager une potentielle crise du logement à très court terme.
En effet, plusieurs constats étaient visibles à l’échelle régionale :
- L’inflation des coûts du logement, les difficultés d’accès à la propriété et la surenchère causée par la migration de personnes en provenance de Montréal qui sont des enjeux intimement liés au contexte de la pandémie. Il est à noter que la région des Laurentides a le plus haut taux migratoire au Québec
- La crise en logements abordables pour les femmes victimes de violence conjugale amène une extension de séjour de femmes hébergées ce qui amène une liste d’attente pour les femmes qui souhaitent quitter leur milieu violent.
- Des reportages dans les médias traditionnels et les revendications des organismes de défenses de droits se font entendre de plus en plus.
- La hausse du loyer dans les nouvelles constructions de moins de 5 ans est inquiétante car elle n’est pas contrôlée et va conduire de nombreuses familles à la recherche de nouveaux logements à très courte échéance.
- Les multiples appels à l’aide sur les réseaux sociaux de personnes qui se cherchent un logement.
Dans un tel contexte, une étude très rapide des besoins de la population Laurentienne et de l’offre de logement est apparue primordiale pour le CRDSL.
L’impact du secteur récréotouristique et migration dans les Laurentides
Le secteur récréotouristique a une présence significative dans la région. Les villégiateurs qui s’ajoutent à la population des résidents contribuent au dynamisme de l’économie locale. Toutefois, ils sont susceptibles de générer une demande accrue pour certains services publics, comme les services de santé. Par ailleurs, la forte proportion de résidences secondaires dans certaines municipalités peut avoir une incidence sur l’accessibilité à un logement abordable pour les résidents habituels. Finalement, une population de villégiateurs et la population de résidents habituels peuvent avoir des visions différentes du développement de la communauté.
De plus, les citoyens laurentiens subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie et du télétravail qui a incité une grande quantité de montréalais à venir s’installer dans le Nord pour y travailler et bénéficier de la qualité de vie de notre région. Les impacts liés à cette migration sont nombreux et ont des conséquences directes sur les citoyens laurentiens : inflation des coûts des logements, difficulté d’accès à la propriété, hausse des loyers, multiplication des fins de bail…
De nombreuses personnes risquent de se retrouver sans logement à très courte échéance.
Quelques informations concernant le logement dans les Laurentides :
L’accès à un logement abordable constitue un déterminant social majeur de la santé. Raphael et al. (2020) ont mis en évidence les liens entre l’habitation, l’insécurité financière et la santé. Les auteurs rappellent qu’un tiers des locateurs de logement au Canada a un faible revenu. À Montréal, par exemple, 36% des locataires paient plus de 30 % de leurs revenus pour se loger, tandis-que 18 % en déboursent plus de 50 % (ce qui indique, à ce point, un problème imminent d’itinérance).
Dans la région des Laurentides, la proportion des familles en situation de faible revenu de la région des Laurentides est de 6,5% (Institut de la statistique du Québec, 2017), avec des écarts importants entre les MRC (ex. Argenteuil, 10.8%). À Saint-Jérôme, 37,3% des personnes vivent dans des conditions plus défavorables matériellement ET socialement (CISSS Laurentides, 2016).
En matière de logement privé, le vaste programme de recherche et de démonstration sur la santé mentale et l’itinérance (Latimer et al., 2014) a démontré, quant à lui, les avantages du logement abordable associé à un accompagnement, notamment en ce qui concerne la réduction des coûts associés à l’hospitalisation psychiatrique; cette diminution des coûts se chiffre à 14,000$/an. Le programme Clés en main, à Québec, a également fait ses preuves en matière de stabilité résidentielle (Clés en main, 2017). En mars 2019, 412 locataires ont bénéficié d’une subvention dans le cadre de ce programme, 27 organismes référents et 8 OBNL/COOP y participaient, pour un taux de stabilité résidentielle de 94,5%.
Sécurité alimentaire
LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE OU L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE
La sécurité alimentaire est généralement définie comme étant la possibilité pour un individu d’avoir un accès physique et économique permanent à de la nourriture de qualité et en quantité suffisante pour lui permettre de mener une vie active et saine en toute dignité.
Aujourd’hui, malgré l’abondance de nourriture un peu partout sur le territoire québécois, de nombreux ménages vivent des situations d’insécurité alimentaire qui se traduisent, pour certains, par la crainte de manquer de nourriture, et pour d’autres, par l’utilisation plus ou moins régulière de services offrant une aide alimentaire d’urgence.
L’insécurité alimentaire constitue une barrière importante pour une alimentation équilibrée. Vivre l’insécurité alimentaire serait non seulement associé à une consommation plus faible de fruits et légumes, de produits laitiers, et de viandes et substituts, mais aussi à des apports inadéquats en certains nutriments.
De plus, les individus touchés par l’insécurité alimentaire seraient plus nombreux à se percevoir en moins bonne santé et à rapporter un faible support social comparativement à ceux qui sont en sécurité alimentaire.
LES BESOINS EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LES LAURENTIDES
Dans la région des Laurentides, la clientèle potentielle pour les services en sécurité alimentaire estimée par le nombre de personnes vivant sous la mesure du faible revenu est de 75 766 personnes, soit 12,4 % de la population. Or, la lecture de bilans ou d’études révèle que près de 20 000 résidents de la région des Laurentides ont été soutenus par des organismes en sécurité alimentaire accrédités (comptoirs alimentaires, cuisines collectives, repas communautaire, popote roulante, etc.) soit 26 % de la clientèle potentielle.
La répartition de la clientèle potentielle entre les MRC de la région fait ressortir que les taux les plus élevés de personnes sous la mesure du faible revenu se retrouvent dans les MRC du nord de la région (Antoine-Labelle, Argenteuil, des Laurentides et Pays-d’en-Haut). Toutefois, les bassins de clientèle potentielle les plus importants en nombre d’individus se retrouvent dans La Rivière-du-Nord, Thérèse-De Blainville et, dans une moindre mesure, Deux-Montagnes.
La proportion de la population vivant sous la mesure du faible revenu qui est soutenue par les organismes en sécurité alimentaire varie de 16 % dans La Rivière-du-Nord à Mirabel à 39 % dans Antoine-Labelle.
La croissance de la population, qui est passée de 567 000 à 611 000 entre 2016 et 2018 (hausse de 8 %), fait en sorte que les besoins en matière d’aide alimentaire demeurent importants.
Par ailleurs, d’autres signaux vont plutôt dans le sens d’une augmentation de la demande pour les services en sécurité alimentaire. D’une part, plusieurs organismes offrant des services en sécurité alimentaire constatent une hausse du nombre de personnes ayant recours à ces services. D’autre part, la proportion de personnes vivant seules et la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus, deux importants groupes de bénéficiaires des services en sécurité alimentaire.
Certains organismes mentionnent qu’ils ne parvenaient pas à combler l’ensemble de la demande en denrées de leurs utilisateurs, pour diverses raisons (manque de denrées à distribuer, espace d’entreposage insuffisant, etc.).
Extraits résumés, Portrait Chantier transport des denrées (2019)
REGAL+, REGROUPEMENT ALIMENTAIRE DES LAURENTIDES
En 2010, un regroupement de partenaires locaux et régionaux, préoccupés par la sécurité alimentaire des populations en situation de vulnérabilité ont mis en place une instance de concertation régionale en sécurité alimentaire, le REGAL+.
Les membres du REGAL+ considèrent le développement des capacités d’agir des individus pour assurer leur autonomie alimentaire comme un concept transversal dans l’application du concept de la sécurité alimentaire du Ministère de la Santé et des services sociaux du Québec.
Le concept de sécurité alimentaire signifie ce qui suit :
- Chacun a, à tout moment, les moyens tant physiques qu’économiques d’accéder à une alimentation suffisante pour mener une vie active et saine.
- L’aptitude de chacun à acquérir des aliments est garantie.
- L’accès à une information simple, fiable et objective qui permet de faire des choix éclairés est assuré.
- Les aliments proprement dits sont satisfaisants sur le plan nutritionnel et acceptable sur le plan personnel et culturel.
- Les aliments sont obtenus d’une manière qui respecte la dignité humaine.
- La consommation et la production d’aliments reposent sur des valeurs sociales à la fois justes, équitables et morales.
- Les aliments sont produits et distribués d’une manière respectueuse d’un système agroalimentaire durable.
Le REGAL+ favorise la consolidation, le développement et la liaison des initiatives régionales et locales afin d’harmoniser ces initiatives vers des objectifs communs. Cette concertation est un levier important pour l’ensemble de l’offre de service en développant davantage la solidarité régionale et en rapprochant à la fois, bénévoles, employés, dirigeants, bailleurs de fonds, institutions, etc.
Pour ce faire, le mandat de ce regroupement est d’orienter et de faire converger les actions collectives en sécurité alimentaire, de nourrir la réflexion sur les pratiques et d’apporter des solutions efficaces aux problèmes d’insécurité alimentaire, le tout encadré par une structure de gouvernance partagée, composée à la fois de représentants « terrain », de partenaires régionaux et de bailleurs de fonds.
De plus, le REGAL+ est présent dans les concertations locales et régionales par une offre de soutien en formation/accompagnement, d’outils, d’expertise visant une cohérence et une harmonisation des pratiques afin d’éviter les inégalités par secteur ainsi que le déplacement des problématiques entre les territoires/organisations qui œuvrent en sécurité alimentaire.
Coordonnatrice :
Danièle Savoie